jeudi 18 février 2010

Excursion aux truffes, dans les Alpes

La Truffe (Tuber melanosporum)


Ce 18 février restera à jamais gravé dans nos coeurs et nos têtes. C'est un peu pour nous , de vieux mycologues amateurs, un rêve d'une vie qui s'est réalisé, un peu comme un alpiniste qui réussit à gravir l'Everest.

Pierre et moi allons vous raconter chacun dans nos mots, notre expérience.

Ce matin, 8 heures, nous partons avec notre guide, Michel Santinelli, le président de l'association des trufficulteurs de la région de Provence...donc le guide no. 1 par excellence. Un des grands connaisseurs de truffes de Provence.

Nous ne savions pas trop où nous allions, mais plus nous avancions en voiture, plus nous quittions la ville et montions sur les chemins tortueux et étroits de la montagne, plus notre anxiété montait. Pourtant nous n'étions qu'à une vingtaine de minutes de 4 x 4 de notre appartement de Cagnes. Monsieur Santinelli trouvait que j'étais mal chaussée et moi aussi en voyant la neige et la boue. Mais n'écoutant que mon courage j'étais prête à tout. :-)) On lui a dit que nous venions nous baigner et prendre le soleil à Cagnes-sur-Mer et non gravir une montagne avec de la neige. Ce dernier a justement dit qu'il n'avait pas vu de neige comme ça depuis plus de 20 ans. Il est donc très rare de ramasser des truffes avec de la neige au sol et, cette année, c'est exceptionnel. Mais dans les Alpes, il faut s'attendre à tout et même à cette hauteur, la neige arrive parfois.

Voici le début de la montée avec notre guide et Bella, le chien truffier par excellence, qui vient de gratter le sol pour indiquer à son maître l'endroit où se trouve la truffe.



Bella, le chien truffier vient de diriger son maître vers une première truffe. Michel gratte et creuse donc le sol avec un grattoir en forme de crochet pour dévoiler la cachette de la truffe. Les truffes se cachent à une profondeur variant de 1cm à 20 cm dans le sol.



Tout en escaladant, tombant, et glissant nous pouvions voir des murets du temps des Liguriens et même des Romains. Très impressionnant comme environnement.



Ici, c'est une maison de berger et son muret.



Pierre avec sa première truffe. À l'arrière, vous pouvez voir un peu les montagnes qui nous entourent.




Pierre heureux, mais fatigué. Si vous pensez que le mont Chaudron en Abitibi est haut, alors venez dans les Alpes et vous verrez c'est quoi la montagne. Il faut le voir pour le croire. Il faut dire que les truffes poussent en symbiose avec les chênes et les noisettiers et on en trouve dans les endroits un peu moins montagneux et plus faciles d'accès, mais comme notre guide voulait absolument que nous trouvions des truffes, alors l'endroit choisi est difficile d'accès.



Une partie du paysage. Tout au long de notre montée, je me disais "va falloir redescendre aussi "






Pierre qui continue de monter et monter avec de temps en temps un: "Sacra...ça monte comme dans la face d'un singe". Par bout, nous étions heureux de nous tenir après les genêts et les arbustes de la montagne. Et cette place sur la photo était facile, car à des endroits, nous n'aurions pas pu prendre des photos tellement nous étions presque à 4 pattes.





J'étais tellement heureuse de voir la voiture à notre retour. J'avais les pantalons trempés, le fessier trempé également et mes bas dégoulinaient. Heureusement, j'avais mis dans mes poches une autre paire de bas.
Voici une partie de la récolte à notre retour. Notre guide a dû en prendre 4 ou 5 également. Elles ne sont pas lavées encore...mais une fois brossées et lavées, elles sont vraiment brillantes et appétissantes, comme celles dans le pot en verre plus bas.





Ginette en train de commencer la brouillade en tranchant finement les truffes à la mandoline.


Les truffes râpées



La brouillade en préparation hummmmm... La senteur...l'odeur... le bonheur. Miam...Miam...



La portion réservée à nos enfants pour la première semaine de mars.
PS :Arlette, j'en ai réservé une petite pour nous 4 la semaine prochaine. Elles sont vraiment belles toutes lavées.



Et voici Pierre qui termine le repas, au soleil sur notre balcon
avec un "petit gris" du pays. Elle est pas belle la vie ?

Parlons maintenant de conservation de la truffe. Décevant ! Une truffe fraîche se conserve au frigo pendant une période de 5 à 7 jours, bien emballée dans un sac papier. On ne peut malheureusement sécher la truffe comme on le fait avec les morilles ou les cèpes. La truffe peut se congeler dans un contenant hermétique et conservée bien au congélo pendant un maximum de 6 mois, un peu comme la viande. Ce qui veut donc dire qu'il est impensable que nous ramenions une ou des truffes au Québec. Je voulais mettre des truffes dans l'huile d'olive et rapporter le tout à la maison, mais M. Santinelli nous a déconseillé de le faire étant donné que la truffe va rancir et contaminer l'huile d'olive au lieu de la parfumer. Il faut donc manger les truffes fraîches et nous nous sommes donc sacrifiés pour vous tous en les avalant bien goulûment.
Conclusion: Journée mémorable et inoubliable. Quant au goût des truffes et bien disons que c'est particulier, surtout pour l'odeur. Mais Ginette et moi sommes d'avis que tout ce qui entoure la truffe est surfait et que les prix exagérés doivent correspondre à la rareté et à la difficulté de les trouver, plus que par son goût. Disons aussi qu'un bonne omelette aux morilles ou aux cèpes est toute aussi bonne et beaucoup moins dispendieuse et plus facile à se procurer. Journée fabuleuse qui couronne notre carrière de mycologues et mycophages.
Pierre & Ginette

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Que voici de gros gourmands qui n'ont pas hésité à braver la neige pour découvrir cette truffe... Merci d'avoir pensé à nous pour le retour....Mais vous avez dû être bien fatigués de toute cette montée.....Et oui il y a des montagnes en France...et vous en avez fait une toute petite expérience....Reposez vous bien les amis pour être en forme la semaine prochaine....
Nous serons heureux de fêter vos 42 Ans de mariage ainsi qu'à Lysiane et Jean Pierre et le champagne est bien prévu.... Comment avez-vous deviné ? A bientôt..... Bisous... Arlette et Pierre

Jackie a dit…

Salut vous deux

Quelle expérience magifique .bon un peu fatigué mais un beau souvenir pour des amateurs comme vous deux ou devrais je dire des experts ........ Maintenant je comprends pouquoi cela côute si cher......Quel effort et que de temps précieux à chercher.......Jèspère que vous êtes régalés en pensant bien entendu a nous tous .Superbe Vidéo Bravo Ginette
Au plaisir de vous lire Jackie

francetilor@hotmail.com a dit…

merci, merci.. très intéressant et beau a regarder.. pour une personne qui s,y connait, mais pas tellement sur les Truffes.. mais vous deviez(regretter de ne pas avoir apporter vos botillons) mais ce sera pour un prochain voyage..

bisous,bisou xoxoxo

Mic a dit…

J'ai bien hâte de voir et de goûter une truffe rendu là bas.
À 1250$ le kilo, on va se contenter d'un gramme. C,est surtout d'être accompagné de mycologues professionels tel que vous deux, que ça va être superbe.
Michel

Ginette et Pierre a dit…

Nous nous sommes levés ce matin en forme et nous serions prêts à y retourner. :-)) mais j'irais me chercher de bonnes bottes de marche bien isolées. Une chance que j'avais pas juste des souliers "du dimanche".

Michel, n'espère pas aller aux truffes lors de ta visite ici, car nous rendre là où nous avons été ça serait impossible de retrouver notre chemin et de plus, notre guide nous a bien dit de ne pas montrer la place à personne. Une promesse, c'est une promesse. Mais nous connaissons un resto qui servent des pâtes aux truffes et nous irons tous les trois afin que tu puisses y goûter.

Note guide a dû en prendre 4 ou 5 pour lui également. Notre cueillette a été pas mal bonne.

Bonne journée à tous
Ginette et Pierre

Anonyme a dit…

Êtes-vous certains de vouloir revenir au Québec avec toutes les belles expériences que vous vivez?

Beau reportage sur la cueillette de truffes.

Joyeux Anniversaire à vous deux.Nous sommes dans la même catégorie des dur à cuire.
Monick